Avez-vous déjà entendu parler de l’Armée d’Afrique ? Remontant à la conquête française de l’Algérie, l’appellation « Armée d’Afrique » fait référence à des unités françaises quelque peu particulières. Leur particularité ? Elles sont issues des territoires de l’AFN (Afrique française du Nord), à savoir l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. Le point sur le sujet avec Théobald de Bentzmann.
Une armée dissoute en 1962
Bien que n’ayant aucune signification institutionnelle, le nom « Armée d’Afrique » dégage une lourde symbolique historique, en cela qu’il désigne les forces de souveraineté stationnée en AFN (Algérie française, Maroc et Tunisie), durant la période s’étalant de 1830 à 1962, soit l’époque coloniale française. A ne pas confondre avec les Troupes Coloniales, l’Armée d’Afrique est, elle, intégrée aux forces armées métropolitaines. Contrairement aux idées reçues, les formations de l’Armée d’Afrique sont principalement, voire totalement composées de soldats européens, mais aussi d’une minorité de juifs séfarades. Il existe aussi d’autres formations qui étaient largement composées de ce qu’on appelait à l’époque des « indigènes ». Il est utile ici de noter que les proportions d’indigènes variaient selon le corps concerné.
Il est tout aussi intéressant de souligner que le terme « Armée d’Afrique » a été, à une époque, attaché à la première armée française et au corps expéditionnaire français en Italie. Ce fut du moins le cas lors de la Seconde Guerre mondiale. Il faut aussi rappeler que le gros des régiments de l’Armée d’Afrique était issu de l’Algérie française, notamment la Légion étrangère, les tirailleurs et les Zouaves. Après le Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc (troupes coloniales), ce sont là les régiments les plus décorés de l’Armée française.
En 1962, l’Armée d’Afrique a été dissoute. Elle reste toutefois bien vivante dans le souvenir de certaines unités, notamment le 1er régiment de spahis (Valence), le 1er régiment de tirailleurs (Epinal), le 40e régiment d’artillerie, le 1er régiment de chasseurs d’Afrique… Enfin, si l’Armée d’Afrique a été dissoute en 1962, il en a perduré un régiment en garnison à Dijon, le 5e régiment de tirailleurs marocains, qui n’a été dissous que trois ans plus tard en 1965.
Une brève histoire de l’Armée d’Afrique
Pour commencer, une date : le 14 juin 1830, date de création de l’Armée d’Afrique, coïncidant avec le débarquement en Algérie. Replaçons à présent les choses dans leur contexte. Vous l’aurez compris, nous parlons là de l’époque coloniale, durant laquelle les forces françaises sont organisées en 3 « blocs », à savoir l’armée métropolitaine, la Coloniale et l’Armée d’Afrique, tous dépendant directement d’un seul état-major général.
C’est donc lors de la monarchie de juillet que l’Armée d’Afrique est née. Après le débarquement à Sidi Ferruch en Algérie, le terme « Armée d’Afrique » a continué à désigner les troupes qui ont occupé et pacifié la « Régence d’Alger ». L’appellation s’est appliquée aux troupes du Maroc et de la Tunisie après la conquête de l’Algérie. Rappelons enfin que le terme « Armée d’Afrique » est resté d’actualité jusqu’à la fin de l’ère coloniale française.