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Cela fait maintenant plusieurs années qu’on assiste à une croissance exponentielle du nombre d’éoliennes, de panneaux photovoltaïque et de voitures électriques. C’est ce qui explique l’élan d’optimisme concernant le déploiement rapide de la transition énergétique. Mais en vérité, ces technologies sont toujours très minoritaires, selon le think thank Zenon Research. Le point sur le sujet avec Open Energie.

Les voitures électriques représentent 1% du parc total mondial

Cela peut sembler difficile à croire, mais la vérité est que les voitures électriques ne représentent que 1% du parc total de véhicules en circulation dans le monde. Difficile à croire car les ventes des voitures électriques, y compris les hybrides, ont quasiment doublé en 2021 par rapport à 2020. On estime en effet qu’il s’est vendu 6,6 millions d’unités l’année écoulée, plus de la moitié des véhicules ayant été vendus en Chine l’été dernier. Mieux encore, le nombre de véhicules électriques vendus entre 2012 et 2021 a été multiplié par 54, avec une croissance annuelle moyenne de 50%. Pour autant, rappelons que les voitures électriques ne représentent que 1% du total des voitures dans le monde. Par ailleurs, en 2021, les voitures électriques représentent seulement 10% des véhicules neufs vendus dans le monde, estimées à 66 millions. Vous l’aurez donc compris, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, dans un contexte où le transport routier est responsable de près de 12% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Déploiement lent, malgré une croissance exponentielle

La situation est paradoxale. La transition énergétique allie à la fois croissance exponentielle et déploiement très lent. Rappelons que pour rester en dessous des 2 degrés de réchauffement planétaire, nous devons diviser nos émissions de gaz à effet de serre par 4 à l’horizon 2050. Or, il faut savoir que le solaire et l’éolien ne représentent pas plus de 5% de l’énergie primaire au niveau mondial, malgré l’installation dans le monde de 240 GW de capacités de production renouvelables, soit 50% de plus par rapport à 2019. Si on extrapole sur la tendance actuelle, on pourrait penser que le solaire représentera 50% de la consommation énergétique mondiale dans deux décennies. Idem pour les véhicules électriques qui, au rythme actuel, représenteraient 60% des véhicules neufs vendus en 2030. Mais les choses ne sont pas aussi simples…

Remplacer les technologies existantes, une nécessité

La transition passe par le remplacement. Il s’agit là d’un point souvent négligé dans le débat sur la transition énergétique. Concrètement, les experts sont d’avis que la transition énergétique ne passe pas seulement par le déploiement des technologies dites bas-carbone. Elle passe, avant tout, par le remplacement définitif des technologies actuelles. L’argument de ces experts est imparable : dès lors que la technologie déployée de représente que quelques points de la demande, elle ne pourra pas concurrencer les moyens de production existants. Cela passe par la fermeture des centrales existantes, ce qui implique des pertes financières importantes si elles ne sont pas encore amorties. Il faut savoir qu’une centrale à charbon coûte plusieurs milliards d’euros, et est conçue pour opérer plusieurs années. La fermer avant amortissement induit donc des pertes de bénéfices pour les investisseurs.