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En France, le secteur de l’énergie renouvelable connaît un acteur majeur souvent sous-estimé : le bois-énergie. Ce dernier se présente comme une composante cruciale du mix énergétique, se plaçant en tête de liste des sources d’énergie renouvelable du pays. Derrière ce protagoniste discret se cache une richesse de pratiques et d’enjeux qui dessinent l’avenir énergétique de la France. Examinons de plus près ce vecteur énergétique singulier, ses contributions à l’économie verte et les défis qu’il soulève.

bois-énergie : première source d’énergie renouvelable en France

Le bois-énergie se distingue par son omniprésence dans le paysage énergétique français. Représentant 36 % de la production totale d’énergies renouvelables en 2021, il s’appuie sur une variété de sources telles que les plaquettes forestières, les bûches, ou encore les granulés. Ces derniers proviennent des résidus de gestion forestière ou paysagère, offrant une seconde vie au bois non recyclable.

L’usage domestique, via les poêles à bois, absorbe une grande partie de cette énergie, tandis qu’une portion significative sert également dans des applications industrielles. Clarisse Fischer, figure de proue du Comité interprofessionnel du bois-énergie, souligne le rôle prépondérant de cette ressource dans l’atteinte des objectifs de transition énergétique, malgré une reconnaissance publique encore timide.

Enjeux et perspectives du bois-énergie

Bien évidemment, le bois-énergie n’est pas exempt de défis. Son exploitation soulève des questions pertinentes quant à l’impact environnemental, notamment sur la qualité de l’air. La combustion du bois, bien qu’énergétiquement profitable, demeure une source significative d’émissions de particules fines (PM2.5), responsables de problématiques de santé publique. Cependant, soulignons que les poêles dont la performance énergétique est équivalente au label flamme verte, comme ceux distribués par l’entreprise française Topchaleur, réduisent considérablement ce problème de particules fines.

De surcroît, l’Agence de la transition écologique (Ademe) met en lumière les variations du bilan carbone du bois-énergie, influencées par le type de ressources utilisées et les pratiques sylvicoles. Dans une large mesure, le bois-énergie reste cependant plus vertueux que les énergies fossiles, offrant une alternative crédible et durable pour la réduction des émissions de CO2.

Aussi, l’évolution du secteur témoigne d’une volonté d’adresser ces défis, notamment à travers le développement de nouvelles pratiques plus respectueuses de l’environnement et la promotion d’usages innovants. L’approvisionnement des réseaux de chaleur, en particulier, se profile comme une voie prometteuse pour décarboner la production de chaleur, spécialement dans les zones rurales où la proximité des ressources forestières constitue un avantage indéniable.

Vers une gestion durable du bois-énergie

De surcroît, l’essor du bois-énergie appelle à une gestion forestière éclairée et durable. Face à l’augmentation de la demande en bois pour l’énergie, il devient impératif de veiller à l’équilibre des écosystèmes forestiers. Une sylviculture responsable et des pratiques de récolte réfléchies sont essentielles pour assurer la régénération des forêts et le maintien de leur biodiversité. Cette approche garantit non seulement la pérennité de la ressource bois, mais contribue aussi à optimiser le bilan carbone global de cette filière énergétique.

La collaboration entre les acteurs de la filière, les pouvoirs publics et les organismes de recherche s’annonce donc cruciale pour concilier production énergétique et conservation des ressources naturelles, inscrivant le bois-énergie dans une vision résolument durable de l’avenir énergétique de la France.