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L’industrie de la restauration rapide et des snacks salés se développe rapidement en Europe, ce qui entraîne une demande croissante de pommes de terre pour la production de frites et de chips. Cette hausse de la demande représente un défi majeur pour les acteurs de la filière de la pomme de terre, qui font déjà face à une pression considérable en raison de l’explosion des coûts de production. Le point sur le sujet avec Altho.

La demande croissante de pommes de terre en Europe met sous pression l’industrie et les producteurs

La demande croissante des industriels européens laisse entrevoir un besoin supplémentaire d’un million de pommes de terre par an au cours des deux prochaines années. Dans ce contexte, de nouvelles usines de transformation devraient être construites d’ici 2024, s’ajoutant ainsi aux nouvelles lignes de production qui sont actuellement mises en service dans les installations existantes. Cette expansion nécessitera une source d’approvisionnement adéquate.

La demande, qui devrait continuer à augmenter en raison des besoins internationaux, a déjà commencé à provoquer une certaine agitation au niveau des prix des contrats pour la prochaine saison, selon Nedato, un producteur néerlandais.

Face à cette situation, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) attire l’attention des autorités publiques. Après une baisse de 12 % de la production française en 2022, il sera nécessaire de lutter pour maintenir les surfaces de culture et soutenir les rendements afin de répondre à la demande croissante.

Cela implique inévitablement un soutien aux agriculteurs, dont les coûts de production ont augmenté de 30 % et qui sont également confrontés à une pénurie d’eau. L’irrigation est devenue une préoccupation majeure après la sécheresse de l’été dernier, qui a entraîné les rendements les plus bas en pommes de terre de consommation en France depuis plus de 27 ans.

Quel impact sur l’assolement ?

Les prix et la demande croissante de pommes de terre pour les industries de la chips et de la frite pourraient bouleverser l’allocation des terres cultivables. Les agriculteurs pourraient être tentés de se tourner vers l’industrie plutôt que de cultiver des pommes de terre fraîches, en raison de l’exigence accrue et des contrats plus avantageux. Les représentants de la filière constatent déjà cette tendance émergente.

Qu’il s’agisse de variétés destinées à l’industrie ou à la consommation fraîche, le défi énergétique reste le même pour l’année 2023. Les coûts de stockage, qui nécessitent un entreposage à des températures de 4 à 8 degrés pendant plusieurs mois, ont été multipliés par 4 ou même 5. Depuis l’interdiction d’une molécule anti-germinative il y a deux ans, il est impossible de renoncer à cette exigence de froid.

Après une année 2022 exceptionnelle, les agriculteurs attendent des prix plus rémunérateurs qui leur permettent simplement de maintenir leur production. Pour la France, il est également crucial de conserver son statut de premier exportateur mondial de pommes de terre.