La précarité énergétique concerne 3,5 millions de ménages en France, dont le paiement des factures d’énergie absorbe plus de 8% des revenus. Pour les assister, l’État a mis en place des dispositifs d’aide au financement des travaux de chauffage et d’isolation, les plus connus étant les « Coups de pouce énergie ». Ces dispositifs, jusqu’ici avantageux, sont désormais dans le viseur de l’Etat. Le point sur le sujet avec Open Energie.
Coups de pouce, des aides publiques ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les coups de pouce ne sont pas des aides publiques. En réalité, ces dispositifs ont été créés dans le cadre des primes énergie, celles-ci désignant les subventions versées par les fournisseurs d’électricité, de carburant et de gaz. Il faut savoir que l’Etat français oblige ces fournisseurs à apporter leur pierre à l’édifice des économies d’énergie, au risque de se voir infliger de lourdes pénalités financières. Ces derniers peuvent donc participer à l’objectif global d’économie d’énergie en sponsorisant des travaux de rénovation énergétique de particuliers, obtenant ainsi des CEE, ou certificats d’économie d’énergie. Or, pour certains types de travaux, les fameux « Coups de pouce énergie » donnent parfois lieu à des primes « dopées ».
Des aides seulement pour le chauffage et l’isolation ?
Il s’agit là d’une autre idée reçue. En vérité, les « Coups de pouce énergie » ne ciblent pas que l’isolation et le chauffage. Ce malentendu peut être attribué au caractère précurseur de la prime « Coup de pouce chauffage et isolation », la plus connue des aides. C’est d’ailleurs elle qui a amené les tristement célèbres offres d’isolation des combles à 1 euro, donnant lieu à de nombreux cas d’arnaques.
Concrètement, les « Coups de pouce énergie » permettent d’obtenir une subvention pour installer un réseau de chaleur alimenté par des énergies renouvelables, une pompe à chaleur, une chaudière performante biomasse, ou un système solaire combiné. Ces primes peuvent aussi servir à financer des travaux d’isolation des combles, des planchers bas et des toitures d’un logement.
Suppression de certains bonus
L’arrêté du 13 avril 2021 a supprimé quelques équipements, devenant de ce fait inéligibles au « Coup de pouce chauffage ». C’est notamment le cas de la chaudière au gaz à très haute performance énergétique. Depuis le 1er juillet 2021, le même arrêté a également mis fin à la prime de 50 à 100 euros pour le remplacement d’un vieux radiateur électrique fixe contre un modèle performant.
Par ailleurs, il faut savoir que le montant des primes dépend directement de la situation du bénéficiaire. Si l’ensemble des particuliers peuvent recourir aux offres « Coups de pouce », le montant des primes est fonction de la nature des travaux et du niveau de ressources. Ainsi, les ménages aux revenus modestes, à savoir moins de 27 896 euros de revenu fiscal de référence pour un couple en région, accèdent à des primes bonifiées en comparaison avec les autres foyers.