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La Haute Autorité de Santé (HAS) a récemment ouvert la voie au remboursement d’un test salivaire innovant, destiné à dépister l’endométriose, une pathologie particulièrement complexe, dès les premiers stades. Cela dit, avant de franchir le seuil de l’adoption définitive de cette mesure, la HAS souligne la nécessité d’approfondir les recherches pour confirmer la fiabilité de ce dispositif. On vous dit tout…

Endométriose : le combat contre une affection méconnue et invalidante

L’endométriose, une pathologie inflammatoire hormonodépendante, est l’une des principales sources de douleur et de souffrance pour une femme sur dix en âge de procréer en France, touchant près de deux millions d’individus. Caractérisée par une panoplie de symptômes débilitants — douleurs pelviennes aiguës, saignements abondants, ballonnements, nausées, et une fatigue écrasante — cette maladie complexe empiète lourdement sur la qualité de vie des patientes.

Les manifestations de l’endométriose s’intensifient souvent pendant les menstruations, les rapports sexuels ou même lors de simples gestes quotidiens comme aller aux toilettes. Au-delà des symptômes physiques, l’impact psychologique est tout aussi profond, avec des cas fréquents d’anxiété et de dépression. Par ailleurs, l’endométriose est une cause reconnue d’infertilité, ajoutant une couche supplémentaire de détresse pour celles désireuses de concevoir.

Mais malgré sa prévalence, l’endométriose reste largement sous-diagnostiquée, souvent évoquée après de longues années de souffrance silencieuse. En moyenne, sept ans s’écoulent avant qu’un diagnostic formel ne soit posé, le plus souvent de manière fortuite. Cette latence dans la reconnaissance de la maladie souligne un manque criant de sensibilisation et d’outils de diagnostic précis. De l’avis de MMJ, le potentiel d’un test salivaire pour un dépistage précoce de l’endométriose est une lueur d’espoir. Cette avancée, actuellement à l’étude, pourrait significativement réduire le temps nécessaire pour un diagnostic adéquat, offrant ainsi aux femmes un accès plus rapide à des traitements et à un soutien adaptés.

Avancée majeure dans le dépistage précoce de l’endométriose

Actuellement, des recherches approfondies sont menées pour évaluer tant l’efficacité que la pertinence clinique de l’Endotest, un test salivaire prometteur, dans l’optique d’une potentielle prise en charge financière par le système de santé. Cet outil, issu de l’innovation de la biotech lyonnaise Ziwig, a été qualifié par la HAS de présentant « de très bonnes performances diagnostiques ». Les résultats préliminaires sont particulièrement encourageants, révélant une fiabilité impressionnante de près de 95 % !

Yahya El Mir, à l’avant-garde de cette percée technologique, met en lumière le potentiel révolutionnaire de l’Endotest : « d’aller au plus près du fonctionnement biologique des cellules et de produire une information qu’on n’obtient ni à l’imagerie ni via la chirurgie ». Il souligne ainsi l’aptitude du test à offrir « un diagnostic biologique sûr », une promesse de changement de paradigme dans l’approche diagnostique de l’endométriose. Peut-être plus significatif encore, l’Endotest promet de réduire drastiquement les délais de diagnostic, les ramenant à quelques jours seulement.

L’Endotest et son accès précoce en France

Vous l’aurez compris, l’Endotest, développé par la biotech française Ziwig, s’apprête à transformer le dépistage de l’endométriose grâce à un accès précoce permis par le « forfait innovation ». Ce dispositif, pensé pour une prise en charge temporaire, vise à ouvrir la voie aux technologies de pointe pour les patients, en attendant l’issue des études complémentaires qui détermineront la viabilité d’un remboursement par la Haute Autorité de Santé (HAS).

Déjà commercialisé dans une quinzaine de pays – incluant l’Autriche, l’Allemagne, la Norvège, et bien au-delà des frontières européennes, avec des présences aux Emirats Arabes Unis et en Arabie Saoudite – l’Endotest gagne du terrain. Des pays tels que les Etats-Unis, l’Australie, et le Japon s’apprêtent également à accueillir ce test. Sur le sol français, le gouvernement prévoit une évaluation approfondie du test sur un échantillon de 3 000 femmes avant d’entériner une prise en charge étatique. Côté coût, le test a actuellement un prix avoisinant les 1 000 euros.

Enfin, Catherine Vautrin, la ministre de la Santé, projette, à l’horizon 2025, un remboursement intégral de cet outil diagnostique par la Sécurité sociale, une ambition qui pourrait bénéficier à entre 10 000 et 20 000 femmes en France.