Pour étudier le comportement humain, plusieurs études ont été réalisées à travers les âges. L’une des plus controversées d’entre elles, et sans aucun doute l’expérience de Milgram. Que savons-nous sur cette expérience ? Plus de détails vous sont présentés dans cet article.
Expérience de Milgram : définition
L’expérience de Milgram est une étude psychologique très connue mise en place par le psychologue Stanley Milgram. Le but de cette expérience, qui a débuté par une étude sur l’obéissance à l’université de Yale en 1961 (élaboré par Mr Milgram lui-même), est d’explorer à quel point un individu est prêt à suivre les ordres d’une quelconque autorité, sachant que ces ordres sont en contradiction totale avec ses valeurs morales.
L’expérience de Milgram coïncidait avec le procès du criminel de guerre nazi Albert Eichmann. D’ailleurs, plusieurs experts affirment que cette expérience n’est à la base qu’une tentative de compréhension des motivations qui ont pu pousser des criminels nazis à commettre les atrocités que nous connaissons tous.
Pourquoi l’expérience de Milgram a été critiquée ?
L’expérience de Milgram a longtemps été critiquée pour des raisons éthiques. Beaucoup de chercheurs ont affirmé en effet que celle-ci était stressante d’un point de vue émotionnel. Mais cet avis n’est pas partagé par les personnes qui de leur plein gré ont participé à cette expérience. En effet un très grand pourcentage d’entre eux a même remercié le docteur Milgram de leur avoir donné la possibilité d’y prendre part.
Pour rappel, l’expérience de Milgram consistait à administrer des électrochocs d’une intensité variable à des personnes sous l’emprise d’ordre émanant d’une autorité supérieure. De là nous comprenons pourquoi une partie de la communauté scientifique l’a dument critiquée, la jugeant inappropriée.
Quelle est la conclusion de l’expérience de Milgram en 1967 ?
Dans la première série d’expériences de Milgram, 65 % (26 sur 40) des participants à l’expérience ont administré le choc le plus intense (de 450 volts), tandis que 100% ont administré des chocs d’au moins 300 volts. Les sujets étaient mal à l’aise en le faisant, et ont montré des signes de tension et de stress très variables. Certains ont même subi des convulsions.
Pratiquement tous les participants ont interrompu l’expérience au moins une fois, histoire de se remettre en question.
Résumant son expérience, Mr Milgram a déclaré : « Les aspects juridiques et philosophiques de l’obéissance sont d’une énorme importance, mais ils en disent très peu sur le comportement de la plupart des gens dans des situations concrètes. J’ai mis en place une expérience simple à l’université de Yale pour tester le degré de douleur qu’un citoyen ordinaire infligerait à une autre personne simplement parce qu’un scientifique expérimental le lui avait ordonné ». Il a conclu en disant : « Des gens ordinaires, faisant simplement leur travail, et sans hostilité particulière de leur part, peuvent devenir les agents d’un terrible processus destructeur. De plus, même lorsque les effets destructeurs de leur travail deviennent manifestement clairs, et qu’on leur demande d’accomplir des actions incompatibles avec les normes fondamentales de la moralité, relativement peu de gens ont les ressources nécessaires pour résister à l’autorité ».