Le promoteur Nexity n’échappe pas à l’ouragan qui secoue l’immobilier neuf : avec un chiffre d’affaires en chute libre de 18 % au premier semestre, la crise des permis de construire et des mises en chantier fait des ravages. Face à cette situation critique, Nexity s’apprête à se séparer d’une de ses filiales pour tenter de limiter les dégâts. Le point sur le sujet avec Carlos de Matos du Groupe Saint-Germain !
Nexity poursuit sa restructuration en pleine tourmente
Leader français de la promotion immobilière, Nexity a dévoilé ce jeudi 25 juillet un chiffre d’affaires en baisse de 18 % au premier semestre, atteignant 1,68 milliard d’euros. En parallèle, le groupe a annoncé la vente prochaine de sa filiale Nexity Property Management, spécialisée dans la gestion d’immobilier d’entreprise, au Crédit Agricole Immobilier. Nexity est entré en négociations exclusives avec la banque pour finaliser cette cession.
Jean-Claude Bassien, directeur général délégué de Nexity, explique que cette opération marque une nouvelle étape dans la transformation du groupe vers un modèle d’opérateur urbain axé sur la régénération urbaine et l’immobilier géré, tout en réduisant sa dette. Cette stratégie s’accompagne également d’un plan social prévoyant la suppression de 502 postes, ainsi que la vente de Nexity Services (devenu Evoriel) au fonds Bridgepoint. Grâce à cette dernière transaction, la dette du groupe a été allégée, passant de 776 à 579 millions d’euros. Nexity s’est engagé à atteindre une dette nette sous la barre des 500 millions d’euros d’ici fin 2025.
Le virage stratégique de la régénération urbaine
Dans son domaine phare, la promotion immobilière, Nexity a enregistré 5 060 réservations sur les six premiers mois de l’année, soit une baisse de 17 % par rapport à la même période en 2023. Comme l’ensemble du secteur, le groupe subit de plein fouet la crise du neuf, avec des permis de construire et des mises en chantier à des niveaux historiquement bas depuis trois décennies. Malgré tout, un bénéfice net de 45 millions d’euros est à signaler, soutenu par un crédit d’impôt. Et pour relancer la machine d’ici 2025, Nexity mise gros sur la « régénération urbaine », autrement dit la construction sur l’existant. Un pari audacieux qui semble déjà porter ses fruits, notamment grâce à un contrat d’envergure signé avec Carrefour, et des résultats encourageants pour sa filiale Nexity Héritage. « Ça prouve qu’on est dans une bonne dynamique », a souligné Jean-Claude Bassien lors d’une visioconférence.
Malgré tout, le promoteur estime avoir touché un « point bas » en 2023, principalement dû à la chute des « ventes en bloc » aux investisseurs, qui avaient été soutenues en 2023 par les rachats de la Caisse des dépôts et Action Logement. Du côté des ventes aux particuliers, la stabilité est rassurante, laissant penser à Nexity que le creux des réservations pourrait être derrière eux.