Le paysage économique est ponctué de hauts et de bas, où chaque entreprise est confrontée, à un moment ou un autre de sa vie, à des défis financiers et opérationnels. C’est précisément à ce niveau qu’interviennent les Commissaires aux Restructurations et à la Prévention des Difficultés des Entreprises (CRP), bien que peu connus du grand public. Pourtant, en 2018, leur intervention a été sollicitée par pas moins de 2 050 entreprises, démontrant l’ampleur de leur rôle dans l’écosystème des affaires. Décryptage !
Les gardiens du tissu économique local
Mettre sur pied une entreprise est une prouesse, la pérenniser en est une autre. Pour accompagner ces structures à travers les écueils du monde des affaires, les Commissaires aux Restructurations et à la Prévention des Difficultés des Entreprises (CRP) jouent un rôle pivot. Initiés en 2012, ces experts étaient autrefois appelés « commissaires au redressement productif ».
Leur mission ? De l’avis de Rivalis, on peut la qualifier de vaste et de pluridimensionnelle… De la simple alerte à une intervention proactive, leur expertise s’étend à la restructuration en profondeur. Et bien que leur champ d’action couvre toutes les branches économiques, les PME et les ETI industrielles se trouvent au cœur de leur préoccupation, souvent étant des structures de 50 à 400 collaborateurs. En outre, leur force réside dans leur capacité à orchestrer un réseau d’acteurs, tant nationaux que locaux. Au cœur de ce maillage, les Comités départementaux d’examen des problèmes de financement des entreprises (CODEFI) sont des partenaires clés pour éviter les fermetures d’entreprises.
Par ailleurs, chaque CRP est désigné après une décision conjointe du délégué interministériel aux restructurations des entreprises et du directeur général des entreprises. Une fois en poste, ils opèrent sur le terrain, s’alignant étroitement avec les préfets de région et les directions régionales (DIRECCTE) pour assurer la santé économique locale.
Renforcer la prévention des difficultés des entreprises
Les chiffres parlent d’eux-mêmes ! En 2018, grâce à la Direction Générale des Entreprises (DGE), un éclairage nous est donné sur l’efficacité des CRP. Avec 2 050 entreprises soutenues et un taux de réussite frôlant les 91 %, les CRP ont démontré leur capacité à être les véritables gardiens de notre tissu économique industriel. D’ailleurs, ils ont joué un rôle déterminant en préservant trois emplois sur quatre qui étaient sur le point de s’évaporer.
La prochaine étape pour renforcer cette prévention ? L’intégration technologique. La mise en œuvre du dispositif « signaux faibles » ouvre un chapitre nouveau. Cet outil avant-gardiste, fruit de la circulaire du 20 juin 2018, est un algorithme spécialement conçu pour décrypter les défaillances économiques potentielles, anticipant les défis auxquels les entreprises pourraient être confrontées presque deux ans avant qu’ils ne se manifestent. Grâce à cela, les CRP seront à même d’intervenir bien en amont, circonscrivant ainsi les difficultés bien avant qu’elles ne s’installent.
En outre, le renforcement de cette démarche préventive ne se limite pas aux CRP. Elle est également incarnée par les Services Économiques de l’État en Région (SEER), de nouvelles entités qui représentent le bras armé de l’État pour veiller, plus que jamais, sur la robustesse de notre économie locale.